L’ouvrage "Les peintres du bagne" étonnera les chercheurs et curieux qui découvriront que, dans un univers carcéral, situé à plus de 7000 kilomètres de l'hexagone, a existé un atelier d’artistes où furent créées, en un siècle, plus de 600 oeuvres connues à ce jour. Ces oeuvres conservées dans les collections des musées nationaux et les galeries, constituent le sujet et le corpus du livre Les peintres du bagne de Guyane.
L’ouvrage reproduit 160 tableaux et dessins, tantôt naïfs, tantôt dignes des petits maîtres, et répond à la question : comment et pourquoi des bagnards, des réprouvés, des bannis, des hommes punis, des captifs ont-ils pu avoir une liberté de création dans un univers que l’opinion journalistique et littéraire considérait comme le dernier cercle de l’enfer ? L’art parmi les fauves humains est un sujet paradoxal. Il illustre l’étonnement que Victor Hugo pressentit, sans l’illustrer, de l’existence des « sauvages et téméraires inventions du bagne ». À ses yeux, elles étaient comparables à la stupeur qu’éprouverait « un passant qui verrait un goéland pêcher dans le ruisseau de la rue Saint-Denis1 ». Et, c’est à l’illustration de cette stupeur, éprouvée la première fois par l’auteur il y a plus de vingt ans, au musée Franconie, à Cayenne que répond le livre.
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Les peintres du Bagne, par André Bendjebbar. Ed. Les presses de l’Enap, Collection Mémoires pénitentiaires, septembre 2019.
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