Histoire & Patrimoine pénitentiaire

Regards sur l'architecture carcérale - 19ème - 20ème siècles

Regards sur l'architecture carcérale - 19ème - 20ème siècles

L'évolution de l’architecture pénitentiaire

En écho au Colloque " L’architecture carcérale :  des mots et des murs " » qui s’est tenu à l’Ecole nationale d'administration pénitentiaire du 1er au 3 décembre 2011 et qui a réuni plus de 200 participants, le Centre de ressources sur l’histoire des crimes et des peines (CRHCP) propose ce nouveau parcours thématique illustrant l’évolution de l’architecture pénitentiaire depuis le 19ème siècle à travers une sélection de plans d’établissements et de photographies issus de ses fonds iconographiques anciens (5.000 images) et pour la période contemporaine, du site intranet de l’Administration Pénitentiaire (APNET), de la photothèque de la Médiathèque du Ministère de la Justice et du Centre culturel de l’Abbaye de Fontevraud.

Cette exposition virtuelle est également disponible au prêt sous forme de fac-similés et de tirages. Pour tout renseignement : biblio.enap@justice.fr

En savoir plus :

Collections du CRHCP

Liste des plans d'établissements désaffectés ou disparus (602 documents)

Liste des photographies d'établissements désaffectés ou disparus (1900 documents)

Bibliographie sur l'architecture pénitentiaire et son histoire

Publications récentes

Fonds historique

1800-1830 : l’adaptation des bâtiments hérités de l’Ancien régime à travers 3 exemples

La Maison centrale de Cadillac (Gironde)

Château des ducs d’Épernon (fin 16ème - début 17ème siècles), inemployé depuis la fin de l’Ancien régime, Cadillac devient, en 1818, maison centrale de force et de correction pour femmes.

La Maison centrale de Cadillac (Gironde)

C’est l’architecte Alexandre POITEVIN qui est chargé, entre 1818 et 1822, de procéder aux transformations nécessaires : construction d’ailes pour abriter les ateliers de travail, l’administration et l’intendance, fermeture de la cour avec une conciergerie, aménagement du 1er étage en dortoirs, installation d’une infirmerie, d’une chapelle avec sacristie, d’un réfectoire pour les sœurs et d’une salle de bains au rez-de-chaussée. Sont également créés, en sous-sol, réfectoires, cuisine, salle de classe, prétoire et cachots. Les combles, d’abord aménagés en ateliers, sont réaménagés en cellules individuelles (« cages à poules ») après la loi de 1875. En 1891, la maison centrale est transformée en école de préservation pour jeunes filles. Fermé en 1952, le château de Cadillac est restauré et devient propriété des monuments historiques. 

 

La Maison centrale de Clairvaux (Aube)

Installée en 1808 dans la célèbre abbaye fondée par Saint-Bernard en 1115, la maison centrale occupe tous les édifices reconstruits au 18e siècle (Grand cloître, Petit cloître avec l’infirmerie des moines). Comme à Fontevraud ou à Cadillac, il n’y a pas à Clairvaux de modèle architectural précis, pas d’application d’un plan-type : il s’agit plutôt d’adapter les locaux existants à leurs nouvelles fonctions pénitentiaires (le grand cloître par exemple fut transformé en dortoirs) et de procéder à des extensions (création d’ateliers…). La pertinence et l’efficacité de ces modifications en termes de sécurité et d’hygiène furent souvent critiquées par les personnels pénitentiaires. Ces établissements du 19e siècle sont en fait de véritables usines travaillant en régie ou sous le mode de l’entreprise générale.

Les détenus en sont les ouvriers. Les maisons centrales, échappant à la loi de juin 1875 généralisant l’emprisonnement individuel, ne furent que très peu modernisées. A Clairvaux, il a fallu attendre les années 1960 pour commencer un nouveau programme de construction qui débouchera sur l’ouverture en 1970 de 2 nouveaux bâtiments cellulaires reliés entre eux. Un troisième bâtiment cellulaire vit le jour en 1974. Seul le « Petit cloître » fut complètement remis en état.

Maison centrale de Clairvaux

La Maison centrale de Fontevraud (Maine-et-Loire)

Construite entre 1105 et 1160, l’Abbaye de Fontevraud fut jusqu’à la Révolution la plus riche des abbayes de femmes en France. Pendant la Révolution, les religieuses sont expulsées et l’abbaye mise en vente comme bien national ; ne trouvant pas acquéreur, elle est abandonnée aux dégradations et aux pillages. C’est en 1804 que Napoléon 1er décide de transformer ce grand monastère à l’abandon en établissement pénitentiaire.
C’est l’architecte Alfred NORMAND qui dresse les plans de la nouvelle maison centrale : destructions, ajouts, transformations… Fontevraud s’adapte aux exigences de sa nouvelle fonction. Les premiers détenus arrivent en 1814, avant même la fin des travaux. L’ancienne abbaye devient alors une grande prison-manufacture, une véritable cité vivant en autarcie, avec un chemin de ronde fortifié, où les prisonniers sont astreints au travail obligatoire et répartis dans les divers ateliers (menuiserie, foulon, tissage…). Au 19e siècle, la maison centrale renferme une population moyenne de 1000 à 1500 détenus (hommes, femmes et enfants).

La Maison centrale de Fontevraud (Maine-et-Loire)

Paradoxalement, c’est pendant cette « période pénitentiaire » qu’eurent lieu les principaux travaux de restauration de l’abbaye : les cuisines médiévales (1809), l’abbatiale (1901), la chapelle Saint-Benoît (1913), la tour Saint-Lazare (1950)… La maison centrale est fermée en 1963 et le domaine est rétrocédé au ministère de la culture, à l’exception du domaine de la « Madeleine » qui restera centre de détention jusqu’en 1985. Aujourd’hui, le site de Fontevraud accueille le Centre culturel de l’Ouest. Il reste peu de traces de ce passé pénitentiaire qui aura pourtant duré 160 ans.

1830-1914 : Variations architecturales autour de l’emprisonnement cellulaire

La référence architecturale dominante en France

Au 19ème siècle, deux modèles de systèmes cellulaires coexistent. Tous deux font de l’isolement et du travail les instruments de la transformation et de l’amendement du détenu, mais ils diffèrent dans leur mise en œuvre :
- le système pennsylvanien : il préconise un emprisonnement cellulaire strict, avec séparation de jour comme de nuit
- le système auburnien : les détenus sont isolés en cellule individuelle durant la nuit, mais travaillent pendant la journée dans de grands ateliers communs.

Dans les années 1830, juristes, architectes, administrateurs et politiques prennent position pour l’un ou l’autre système. Les débats sont vifs et nombreux mais à partir de 1840, c’est le système pennsylvanien, combiné au modèle panoptique de BENTHAM*, qui devient la référence architecturale dominante en France. 

A partir de ce modèle, les architectes du 19ème siècle vont proposer plusieurs variantes de plans pour les prisons cellulaires :
- Panoptique complet (plan circulaire parfait)
- Panoptique en demi-cercle
- Le plan rayonnant ou en étoile
- Le plan en croix
- Le plan en Y

A partir de 1850-1860, c’est le plan rayonnant qui devient le schéma fondamental, avec comme éléments de base :
- les perspectives des couloirs
- les coursives en surplomb
- le volume de la rotonde (tour centrale)
- l'ampleur des arches liant les ailes à la rotonde

Pour les architectes du 19ème siècle, « il s’agit à la fois de regrouper les prisonniers en un même lieu, tout en assurant leur séparation et en leur permettant de résider dans des cellules individuelles suffisamment «grandes», d’assurer une surveillance et une sécurité les plus efficaces, mais discrètes et économiques ; le tout en permettant autant que possible une vie physique et active, donc des lieux de travail et de promenade. » (Philippe Silvin, « L’architecture des prisons », 1990, p. 105).

Cependant au cours du siècle, des décisions de l’administration, sous le Second empire par exemple, ont pu modifier la préférence pour le modèle cellulaire jugé trop coûteux. De même, pour ce même motif, de nombreux projets de nouveaux établissements furent abandonnés après 1875 par les conseils généraux chargés de leur construction.

* Philosophe utilitariste, Jeremy BENTHAM (1748-1832) publie, à la fin du 18e siècle, un petit ouvrage, "Le Panoptique", qui propose un système architectural nouveau. L'objectif de la structure panoptique est de permettre à un individu, le surveillant, logé dans une tour centrale, d'observer et de surveiller tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent voir qu'ils sont observés. Cette surveillance constante mais invisible doit susciter chez le surveillé une transformation de son comportement et une intériorisation des contraintes établies.

Maison des jeunes détenus de La Petite-Roquette (1826-1836) :
Construite par l’architecte Hippolyte LEBAS entre 1826 et 1836 à Paris, cette prison marque la conversion de la France aux nouvelles doctrines pénitentiaires. De l’extérieur, elle ressemble à une forteresse : c’est un hexagone avec une tour ronde à chaque angle. A l’intérieur, c’est une prison de type auburnien, très moderne pour l’époque, avec une école et un hôpital. La Petite-Roquette, organisée à l’origine en dortoirs, deviendra cellulaire de jour comme de nuit. L’élément remarquable de cette architecture, c’est la tour centrale : véritable « lieu du savoir » avec les parloirs, les grandes salles de classe et la chapelle, reliée au reste des bâtiments de détention par des passerelle. La Petite-Roquette sera détruite en 1974. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison des jeunes détenus de La Petite-Roquette (1826-1836) :
Maison d’arrêt de Lyon Saint-Paul (1865)

Maison d’arrêt de Lyon Saint-Paul (1865) :
Etablissement pour 552 détenus conçu par l’architecte Antonin LOUVIER, il combine les systèmes auburnien et pennsylvanien. Le plan est rayonnant, à 6 branches. Entre chaque branche sont aménagés des préaux cellulaires. Au centre de l’ensemble se trouvent la salle de surveillance et la chapelle. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison d’arrêt Saint-Quentin (1840) :
Etablissement de type cellulaire de 99 places, il prend la forme d’une tripale, avec une rotonde en forme de Y. L’axe central de la rotonde est de forme hexagonale pour permettre une surveillance plus efficace. Désaffectée en 1992. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison d’arrêt de Tours (1843-1850)

Maison d’arrêt de Tours (1843-1850) :
Conçue par l’architecte JACQUEMIN, c’est l’une des premières prisons construite suivant le système pennsylvanien. Le plan se rapproche de celui de Kinsgton au Canada : forme en T, 3 ailes, 3 bâtiments de 3 étages qui permet une surveillance continuelle grâce à un poste de surveillance à chaque intersection de la galerie. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison d’arrêt de Nantes (1860) :
Construit par l’architecte CHENANTAIS, l’établissement est octogonal, avec une tour centrale. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison d’arrêt de Lyon Saint-Paul (1890) :
L’influence de la religion constitue un point essentiel du traitement pénitentiaire du 19e siècle. Suite à la loi de 1875, l’exercice du culte est soumis à son tour au programme cellulaire : tous les détenus doivent pouvoir entendre la messe sans se voir entre eux. A Saint-Paul, dans la tour centrale (rotonde), des aménagements sont ainsi proposés en 1890 par l’architecte Henri MONCORGER : la chapelle devient alors une chapelle-école alvéolaire, avec la création de 191 cases individuelles de 0,60 m X 0,80 m de côté sur 2 m de hauteur. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison d’arrêt de Poitiers dite de « La Pierre Levée » (1900-1905) :
De type cellulaire, les bâtiments, conçus pour accueillir 70 détenus, sont enserrés dans une enceinte triangulaire (100 m sur 90 m) en forme de Y, avec une rotonde centrale distribuant 3 bâtiments à 3 niveaux. Autour, un mur d’enceinte simple et une enceinte grillagée délimitent le chemin de ronde. (Coll. ENAP-CRHCP)

Maison d’arrêt de Poitiers dite de « La Pierre Levée » (1900-1905)
Maison d’arrêt, de force et de correction de Grenoble (1860)

Maison d’arrêt, de force et de correction de Grenoble (1860) :
C’est un exemple de maison d’arrêt non cellulaire, construite entre 1850 et 1860, après la diffusion de la circulaire du 17 août 1753 (dite « Persigny », qui remet en cause la construction de maisons cellulaires). On a opté ici pour un retour au plan classique en quartiers communs, plus économique. (Coll. ENAP-CRHCP)

 

Projet de maison d’arrêt à Quimper (1897) :
Conçue par de l’architecte départemental GUÉRIN, cette prison cellulaire n'a jamais vu le jour. (Coll. ENAP-CRHCP)

Projet d’une maison d’arrêt à Nancy (1914) :
Projet présenté par l’architecte Charles-Désiré BOURGON (1855-1915). L’ensemble est assez classique, tout en étant conforme aux principes modernes de l’hygiène de l’époque, ici dans ce quartier réservé aux femmes. (Coll. ENAP-CRHCP)

1870-1950 : Les colonies agricoles et le bagne d’Outre-mer

Une architecture locale

Au 19ème siècle et jusqu’au milieu du 20ème siècle, l’architecture des établissements pénitentiaires pour peines d’Outre-mer (Algérie, Guyane …) répond à des critères différents de ceux des établissements métropolitains. Il n'y a pas d'architecture propre importée de la métropole : comme pour les bâtiments d’Ancien régime, il s'agit plutôt d'adapter les bâtiments réquisitionnés ou d’utiliser les matériaux présents sur place, en adoptant une architecture locale, comme les cases créoles à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane). 

Le Pénitencier agricole de Berrouaghia en Algérie (1895) :
Ancien caravansérail puis grande ferme de la province d’Alger, Berrouaghia est transformé en pénitencier agricole en 1879. Géré par l'administration pénitentiaire (en régie), il pouvait accueillir plus de 1 000 condamnés essentiellement français et arabes, des militaires ainsi que des étrangers (espagnols, italiens, belges, allemands ...). L’ancien caravansérail devient le siège de l'économat et du greffe et ses pavillons sont occupés par les gardiens. 

Un pavillon est construit pour le directeur, ainsi qu’une infirmerie et des ateliers. Berrouaghia a sa boulangerie, son moulin, son prétoire, son école, sa porcherie et un chaix à vin. D'inspiration militaire, On construit également des baraquements, d’inspiration militaire, pour le casernement des condamnés. A remarquer : l’absence de chapelle, sans doute du fait de la multitude des cultes pratiqués. (Coll. ENAP-CRHCP)

Le Pénitencier agricole de Berrouaghia en Algérie (1895)

Le camp de la transportation à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane (1953)

Pendant près d’un siècle, le camp de Saint-Laurent-du-Maroni a accueilli les condamnés aux travaux forcés dans le cadre de la loi sur la transportation (30 mars 1854). Le camp a été fermé après le départ des derniers bagnards en 1953 laissant sur place une architecture typique de l’esprit colonial sous la IIIème République comme le montre le plan ci-dessous :

Saint-Laurent-du-Maroni (1953)

Saint-Laurent-du-Maroni (1953) :
Largement inspirées de l’architecture locale traditionnelle, les cases à étage sont constituées d’un modeste rez-de-chaussée sur plots de brique, ne comportant que deux pièces. A l’étage (lorsqu’il existe), l’espace est organisé en cellules avec, au fond, les toilettes. A noter également : l’existence de « Blockhaus » servant pour certains de cachots. Certaines cases pouvaient contenir jusqu’à 100 bagnards. (Coll. ENAP-CRHCP)

 

La colonie agricole pour mineurs : Aniane (1895) :
Convertie en filature de coton après la Révolution, l’ancienne abbaye d’Aniane est rachetée en 1884 par l’administration pénitentiaire, qui la transforme en maison centrale. En 1885, la maison centrale devient colonie pénitentiaire pour mineurs.

La politique de réinsertion par le travail aux champs ayant montré ses limites, la nouvelle colonie privilégie plutôt des travaux industriels en ateliers. En 1945, la colonie devient Institution d’éducation surveillée, puis Internat professionnel d’éducation spécialisée en 1957 ; C’est seulement à cette époque que sont démolis les quartiers cellulaires.  A partir de 1974-1975, devenue établissement d’éducation ET de prévention, Aniane s’ouvre vers l’extérieur et se modernise : construction d’une piscine et d’un gymnase (1967), réfection des classes, du restaurant et des cuisines (1976), transformation des 120 anciennes « chambrettes » an 60 chambres, avec salle de jeux et salle de télévision (1980). L’établissement est définitivement fermé en 1993. (Coll. ENAP-CRHCP)

La colonie agricole pour mineurs : Aniane (1895)

1945-2010 : le temps des programmes

« Portrait-robot » de la prison pénale

Au 20ème siècle, les caractères de l’architecture carcérale moderne demeurent pratiquement les mêmes qu’au 19ème siècle. Selon l’architecte Christian DEMONCHY, qui dresse un véritable « portrait-robot » de la prison pénale*, essentiellement départementale (maison d’arrêt), on retrouve en effet :
- Un bâtiment unique, plus ou moins tentaculaire, qui compose la zone où les détenus peuvent avoir accès et où toutes les liaisons sont intérieures,
- Un espace fonctionnel destiné aux détenus : cellule, ateliers, salle de classe, cour de promenade, conçus comme autant de petites prisons dans la prison,
- Un réseau de circulations qui relie entre elles toutes ces micro-prisons et ou travaille le personnel de surveillance. Les détenus ne font qu’y passer pour aller d’un endroit à l'autre, sous le contrôle des surveillants.

Une nouvelle génération d’établissements pénitentiaires mettant l’accent sur la réinsertion du détenu a vu le jour à la suite de la Loi d’orientation et de programmation pour la justice du 9 septembre 2002. Ce texte impose la construction de 13 200 places de détention. Une douzaine d’établissements pénitentiaires de même taille verront ainsi le jour. (Source APNET)

* Christian Demonchy, « Généalogie de la prison moderne », 2003

Centre de détention de Joux-La-Ville (Yonne) :
Etablissement pour 600 détenus construit dans le cadre du « Plan 13000 » (1987-1995), par le cabinet d’architectes AUTRAN, MENU, ZUBLENA, le centre de détention de Joux-la-Ville a été mis en service en 1990. L’architecture doit concourir à favoriser l’amendement et la réinsertion des détenus (locaux de formation, installations culturelles et sportives sous forme associative, maintien d’un rythme de vie normale), voire permettre de construire un lieu de ré-apprentissage social tout en assurant une sécurité globale active et passive. 

Centre de détention de Joux-La-Ville (Yonne)

La réponse des architectes à ce programme est la suivante : en utilisant une architecture qui fait référence à l’habitat plus qu’à l’architecture pénitentiaire traditionnelle, ils construisent 4 bâtiments d’hébergement avec une connotation de « Maison » en limitant la capacité de chaque unité à 25 places (des unités sur 2 niveaux avec un balcon en mezzanine et des circulations vastes pour constituer des lieux à multiples activités et des espaces de convivialité). Tout s’organise autour d’un noyau central d’équipements : le bâtiment des services communs agencé autour d'un modèle de « Rue intérieure ». (Coll. ENAP-CRHCP)

 

Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (2008) :
Premier projet de la nouvelle génération d’établissements, le centre pénitentiaire pour 690 détenus, conçu par l’architecte Bernard GUILLIEN, est mis en service en décembre 2008. Il constitue un site pilote au sein du nouveau programme de construction. Sa conception conjugue trois principes clés : la recherche de l'amélioration des conditions de travail des personnels, l'utilisation des dernières avancées techniques de sûreté, et le souci d'améliorer la vie du détenu pour la tourner vers l'avenir et la réinsertion. Il comporte des unités de visites familiales, appartements meublés où le détenu peut partager quelques heures, voire quelques jours, avec ses proches en toute tranquillité. (Source APNET et photothèque du ministère de la Justice)

Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (2008)
Centre pénitentiaire de Nancy-Maxeville (2009)

Centre pénitentiaire de Nancy-Maxeville (2009) :
Ouvert en 2009, le centre pénitentiaire s'étend sur plus de 11 hectares et fait partie d'une vaste zone d'aménagement concerté (ZAC) sur les hauteurs du plateau de la Haye. Le choix a été fait ici de situer l'établissement en milieu urbain. Installée à quelques centaines de mètres d'un pôle hospitalier important, de la zone d'activité Saint-Jacques et du Zénith, la nouvelle prison est aussi voisine d'un quartier d'habitation. Il s'inscrit dans une nouvelle génération de prisons, caractérisée par la triple attention portée à la qualité de l'hébergement des détenus, aux conditions de travail des personnels pénitentiaires et au processus de réinsertion. (Source APNET et photothèque du ministère de la Justice)