Le Centre de ressources sur l’histoire des crimes et des peines (CRHCP) s’est invité aux Rendez-vous de l’histoire de Blois

Ce 12 octobre 2024, pour la deuxième année consécutive, l’ÉNAP était représentée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois. La 27e édition de ce festival avait pour thématique « La Ville ». Sous l’égide des services du Ministère de la Justice, et en partenariat avec Philippine de Marcellus, responsable des publics au Castelet de Toulouse, Fabienne Huard-Hardy et Mickaël Boyer du Centre de ressources sur l’histoire des crimes et des peines (CRHCP), ont proposé un atelier pédagogique à un public d’enseignants du secondaire, intitulée « La ville et la prison, de l’histoire à la géographie (et vice-versa) ».

Bien que présente historiquement dans le paysage urbain, la prison reste un lieu mystérieux pour le grand public. Proposer d’aborder l’étude des programmes scolaires par cet angle pénitentiaire est original et permet de bousculer les représentations des élèves. L’objectif était de démontrer qu’il est possible de multiplier les ponts entre les disciplines (histoire, géographie, EMC, littérature et arts), offrant ainsi à l’enseignant un large choix de compétences à travailler parmi l’éventail du référentiel de l’Éducation nationale.

Au cours de cette intervention, le choix a été de se concentrer sur le thème de la 2e guerre mondiale.  
80 ans après la Libération, l’intérêt des jeunes pour cette période ne faiblit pas. Pour l’administration pénitentiaire, il s’agit à la fois d’une histoire riche et sombre qu’elle peut transmettre et partager. Les intervenants ont présenté des ressources potentielles à utiliser en classe, en adoptant une approche globale à l’échelle nationale (macro) puis une approche locale (micro), l’objectif étant la réalisation d’un exercice cartographique par les élèves.

Mickaël Boyer a d’abord imaginé les fondements d’un cours du secondaire traitant de l’ensemble des notions essentielles à aborder, s’appuyant sur des ressources documentaires variées et parfois inédites, avant de soumettre plusieurs fonds de carte qui pourraient servir de support. Philippine de Marcellus a ensuite proposé un croquis centré autour de l’évolution de la prison Saint-Michel à Toulouse du début de l’Occupation à la Libération, avant d’évoquer la question du devenir des prisons. Cela a permis de toucher aux problématiques liées à l’aménagement du territoire, très présentes dans l’actualité, pour revenir aux exemples historiques de restructuration des prisons.

Les interventions puis les échanges avec le public, rythmés par Fabienne Huard-Hardy ont permis d’approfondir certains questionnements, démontrant l’intérêt certain du monde enseignant. En ayant sans doute en tête quelques actualités récentes du milieu pénitentiaire, les professeurs avaient à cœur de compléter leur savoir en disposant d’un regard historique permettant de nuancer les réalités présentes.