Victor Schoelcher est né en 1804. Après de courtes études, son père l’envoie au Mexique pour affaire mais aussi pour l’éloigner des milieux républicains qu’il fréquente. En voyage à Cuba, il découvre l’esclavage dans les plantations et les conditions de vie des esclaves noirs, ce qui le révolte. À son retour en France, il milite activement pour l’abolition de l’esclavage. Après la Révolution de 1848, Victor Schoelcher rencontre François Arago, ministre de la Marine et des Colonies, qui le nomme Sous-secrétaire d’État. Il est l’initiateur du décret du 27 avril 1848 qui abolit définitivement l’esclavage en France et dans les colonies. Il est élu député des Antilles de 1848 à 1851. Républicain opposé au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, il doit s’exiler en Angleterre. À son retour, il est réélu député de la Martinique en 1871, puis devient sénateur en1875. En 1949, ses cendres sont transférées au Panthéon.
Ce député des Antilles et proche de Victor Hugo est aussi un fervent partisan de l’abolition de la peine de mort. En février 1851 (seconde République, sous présidence de Napoléon Bonaparte), il dépose à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour l’abolition qui fut rejetée sans débat. Il expose ici ses arguments à savoir que la peine de mort est immorale et inopérante tant du point de vue matériel que préventif. Elle ne fait qu’« enfanter les bourreaux » et « exciter le goût du sang » ; elle est d’une « iniquité monstrueuse, car irréparable ». La société, de plus, n’a aucun droit de tuer : elle a au contraire le « devoir d’amender le criminel ». Il publie un recueil Abolition de la peine de mort.
C’est à partir de lui que le clivage politique entre droite et gauche sur la question de l’abolition s’accentuera.
Il demande l’abolition en 1872 en pleine répression de la Commune mais il jette l’éponge deux mois plus tard. Il récidive en 1875 en constatant que l’on tue, au petit matin, sans estrade (échafaud), devant la prison.