La réforme du statut des personnels pénitentiaires de 1966 (n°66-874 du 21 novembre) a eu pour objet la revalorisation et la modernisation de la fonction de surveillance (en termes de carrière et de traitement notamment) en vue d’un recrutement quantitativement et qualitativement meilleur, privilégiant une jeune relève. C’est l’apparence de cette fonction qu’il s’agit de moderniser et valoriser, de la même façon que l’on a cherché à rénover au début des années 60 tout l’équipement mobilier et immobilier. Il a paru alors souhaitable de modifier la coupe de l’uniforme du personnel masculin.
En 1966, le service de la régie industrielle propose de nouveaux modèles, confectionnés dans un tissu solide, plus léger et souple, portés indifféremment été comme hiver, et dont la coupe est plus moderne. Le veston, copié sur celui des policiers, est droit, fermé par 4 boutons avec 4 poches plaquées.
Les principes de hiérarchisation sont maintenus : les grades apparus à la fin des années 50 (surveillants chefs, premiers surveillants et surveillants principaux) sont identifés par de nouveaux galons portés sur les épaules, les manches et la casquette.
C’est un plus grand confort de mouvement et de contact sur la peau et une meilleure adaptation aux conditions de travail qui sont recherchés alors, rapprochant la tenue pénitentiaire d’un modèle plus civil et plus moderne, à l’image des uniformes des policiers sur la voie publique, moins stricts que les uniformes militaires d’antan (le port obligatoire de la casquette, symbole jusque là de l’autorité, disparaît en 1984 entraînant la fin du salut militaire devant les supérieurs, signe de respect de la hiérarchie dans l’armée)… et l’intégration des femmes dans le corps des personnels pénitentiaires.
dessin uniformes dans les années 60
Evolution des uniformes dans les années 60
Casquette - uniformes dans les années 60
Surveillant dans les années 60
Surveillantes dans les années 60
Surveillantes dans les années 60
A partir de 1982, plusieurs modifications sont apportées mais c’est en 1984 que des nouveaux modèles voient le jour qui visent l’égalité entre les personnels masculins et féminins : un blouson pour les hommes et 2 types de jupe pour les femmes au choix. La modification complète de la tenue féminine marque l’intégration des femmes dans les corps du personnel pénitentiaire.
S’il s’agit pour certaines d’un progrès, d’autres le regrettent en revendiquant le maintien de la blouse qui leur permettait le choix jusqu’ici en entre le port de la jupe ou du pantalon (celui-ci n’apparaîtra qu’en 1990 dans l’uniforme des femmes).
Inspirée de la tenue des gardiens de la paix qu’a dessiné le couturier Pierre Balmain, et améliorée par Ted Lapidus, la nouvelle tenue se veut, pour le ministère de la Justice, « plus moderne et mieux adaptée à la diversité des conditions de travail et des climats », plus ample et moins proche du corps comme le prouve le blouson par rapport à la veste « modèle 1966 ».
Les différences physiques des agents sont moins perceptibles, ce qui favorise l'uniformité de la tenue.