Les gouvernements développent également des mesures pour lutter contre la délinquance juvénile. La loi du 27 mai 1885 introduit, dans le code pénal, le délit de vagabondage dans les agglomérations qui punit tout individu, qu'il ait ou non un domicile, qui ne tire habituellement sa subsistance de l'exercice de jeux illicites ou de la prostitution sur la voie publique. Mais si le vagabond fait peur aux habitants des campagnes et des villes et est considéré comme un délinquant dangereux et incorrigible, le mendiant par nécessité mérite la charité, en particulier lorsqu'il s'agit de jeunes de moins de 16 ans, délaissés par leurs parents.
Aux moyens répressifs existants s'associe également la prévention de la récidive avec notamment l'encouragement des patronages des libérés. « Le patronage consiste avant tout à procurer à celui qui a été frappé par la loi pénale la possibilité de revenir, s'il en a la ferme volonté, à une existence honnête et régulière » (circulaire ministérielle du 16 janvier 1894). Les sociétés de patronage sont nombreuses à cette époque, même dans les petites villes. Leur mission : aider les détenus adolescents et adultes à trouver du travail à leur sortie de prison. Le patronage repose nécessairement et uniquement sur l'initiative privée.
L'Etat peut le subventionner (loi du 14 août 1885) mais la charge du fonctionnement des sociétés relève de la charité individuelle. A la fin du siècle cependant, le patronage demeure embryonnaire et la délinquance juvénile ne cesse d'augmenter.