Histoire & Patrimoine pénitentiaire

Le 19ème siècle

Uniforme 19ème siècle

L’uniforme des gardiens dans les maisons centrales

En 1822, le règlement du 30 avril décrit pour la première fois l’uniforme des gardiens dans les maisons centrales. Il est en drap gris de fer, à passepoil jaune et boutons blancs à fleur de lys, et le gardien porte un bonnet de police ou un chapeau sur la tête.

Uniforme 1822

Dans sa composition, dans l’armement et l’équipement qui l’accompagnent, cet uniforme est très proche de celui des militaires de l’époque :

épée plate pour le gardien chef, mousqueton avec baïonnette, giberne et sabre pour les gardiens et premiers gardiens.

Les grades sont marqués par l’étoile brodée sur le bonnet ou l’étroit ruban (ganse) sur le chapeau, en argent pour les gardiens-chefs, en soie pour les premiers gardiens, en laine jaune pour les gardiens ordinaires.

 

Le règlement affirme d’ailleurs que « les gardiens sont assimilés à la troupe de ligne pour la discipline et l’ordre intérieur du service » (art. 3) ; et les grades des gardiens sont calqués sur la hiérarchie militaire : « le gardien-chef a le rang de sergent-major […]. Les deux premiers gardiens ont le rang de sergent […] » (art. 4).

Cette tenue « militaire » traduit le choix fait au début du 19e siècle de ne recruter aux emplois de gardiens que d’anciens militaires. On insiste en effet sur les vertus militaires attendues des gardiens, et notamment leurs habitudes d’ordre et de discipline. Le recrutement des gardiens ne s’ouvrira aux civils qu’en 1868, pour un quart des postes.

Cette même idée militaire préside à la description d’une tenue unique des gardiens des prisons départementales, en 1852, eux aussi armés (sabre).

Ce n’est qu’en 1877 que les tenues des gardiens de maisons centrales et des prisons départementales seront uniformisées. L’instruction du 26 mars 1877 indique en effet que « la composition de l’habillement, qui présentait, dans les diverses catégories d’établissements, des différences fâcheuses à tous égards, a été ramenée à l’uniformité. ».

Désormais, l’uniforme se compose d’une tunique en drap bleu, d’une capote-manteau en drap gris de fer foncé et d’un képi en drap bleu foncé et gris fer foncé. Le sabre est remplacé par un fusil avec sabre baïonnette (modèle 1866).

Uniforme 1877

 

Cette uniformisation s’inscrit peut-être dans le grand mouvement de réforme qui touche l’administration pénitentiaire dans les années 1870, à la suite de la grande enquête parlementaire sur le régime des prisons lancée par d’Haussonville en 1872. Elle marque également la volonté, sous la 3ème République naissante, de donner une identité professionnelle aux différents corps de l’administration pénitentiaire jusqu’alors distincts.

Bouton maison centrale
Bouton maison centrale
Détenue et Surveillante laïque
Détenue et Surveillante laïque
Uniformes en 1822
Uniformes en 1822
Gardien de prison au 19ème siècle
Gardien de prison au 19ème siècle
Porte clé
Porte clé
Boutons uniforme
Boutons uniforme
Uniforme : bride d'épaule
Uniforme : bride d'épaule
Uniforme de gardien de prison au 19ème siècle
Uniforme de gardien de prison au 19ème siècle
Képi de gardien de prison au 19ème siècle
Képi de gardien de prison au 19ème siècle
Vareuse Dolman - 1892
Vareuse Dolman - 1892
Uniformes du personnel pénitentiaire en 1877
Uniformes du personnel pénitentiaire en 1877