Histoire & Patrimoine pénitentiaire
Crime et société : la science au service de l'ordre
Le rôle majeur des médecins
Au 19ème siècle, les scientifiques, en particulier les médecins, jouent non seulement un rôle majeur dans l'élaboration des connaissances mais influent aussi souvent dans le choix des orientations politiques. Leur intérêt s'étend très vite aux problèmes de justice : La science, par son regard objectif, entend ainsi éclairer la société et préconiser de véritables remèdes à ses maux. Pour cela, elle doit être en mesure, non seulement d'offrir une vision nette de la population, mais aussi, dans le cadre des procès, d'infléchir les verdicts ou de les moduler et d'orienter efficacement les pratiques éducatives, thérapeutiques ou punitives.
A la fin du 19ème siècle, l'anthropologie criminelle se présente comme une science susceptible d'articuler la science du crime et du criminel aux réflexions sur la peine, envisagée comme fonction sociale dans une logique politique. Au 20ème siècle, les techniques d'analyse et d'identification vont peu à peu se perfectionner, avec le portrait-robot, les microscopes, l'informatisation des données puis la lecture de l'empreinte génétique. C'est une véritable révolution, comparable aux avancées de Bertillon au 19ème siècle. A partir du sang, du sperme ou d'un bulbe capillaire, il devient possible d'identifier l'ADN du délinquant, et de le comparer avec l'ADN des suspects. La fiabilité est remarquable.