ÉNAP, Centre de ressources sur l’histoire des crimes et des peines (CRHCP) : 20 années au service de l’histoire pénitentiaire
Le 27 novembre dernier, se sont déroulées à l’ÉNAP les célébrations du Centre de ressources sur l’histoire des crimes et des peines (CRHCP) pour ses vingt ans d’existence. Chercheurs, formateurs, personnels pénitentiaires et acteurs institutionnels se sont réunis autour de deux tables rondes pour dresser un panorama global de la préservation et de la valorisation de la mémoire pénitentiaire en France.
Après le discours d’ouverture prononcé par Sophie Bondil, directrice de l’ÉNAP, la parole a été donnée aux grands témoins de l’histoire du CRHCP depuis sa naissance en 2004, à savoir François Courtine, ancien directeur de la recherche et de la documentation (aujourd’hui retraité), Catherine Pénicaud, ancienne cheffe du département des ressources documentaires et actuelle cheffe du département des ressources humaines à l’ENAP, Jack Garçon, ancien responsable du CRHCP (aujourd’hui retraité), et Paul Mbanzoulou, directeur de la recherche et de la diffusion ayant notamment contribué à la création de l’Espace Pierre Cannat, lieu de valorisation des collections d’objets historiques. Ceux-ci ont pu témoigner des grands défis liés à la constitution des premières collections d’objets et ouvrages anciens (avec la contribution précieuse apportée par la documentaliste Isabelle Guérineau) et à leur valorisation.
Ensuite, une première table ronde, modérée par Fabienne Huard-Hardy, actuelle responsable du CRHCP, a permis de se questionner sur l’intérêt suscité par l’histoire et le patrimoine pénitentiaires auprès de différents publics, au regard du lien étroit que ceux-ci tissent avec l’évolution de la société. Ont donc pu être interrogés autour de cette problématique Keyne Richard, chef de la mission du patrimoine mobilier au Ministère de la Justice, Jean-Lucien Sanchez, chargé d’études en histoire au sein de la Direction de l’Administration pénitentiaire et collaborateur de Criminocorpus, et Jean-Fabien Philippy, chargé de mission au sein de la Direction scientifique et des collections du MUCEM (Marseille).
Puis, Philippe Pottier, ancien directeur de l’ÉNAP, a modéré une deuxième table ronde portant sur la place que l’histoire et le patrimoine pénitentiaires recouvrent dans la formation des publics de l’ÉNAP, ainsi que l’évolution des enseignements en histoire au fil des années, en raison de l’évolution des pratiques professionnelles des agents pénitentiaires. Ont pris part à cet échange Fabienne Huard-Hardy, laquelle assure plusieurs modules de formation à l’ÉNAP, François Février, chef du Département droit et service public, ainsi que trois formateurs anciens ou actuels, à savoir Jean-Michel Armand, Jean-François Alonzo et Mickaël Boyer.
Dans son discours de clôture, Sara Di Santo Prada, cheffe du Département des ressources documentaires, historiques et des actions culturelles, et adjointe au directeur de la recherche et de la diffusion, a rappelé les missions essentielles du CRHCP dans l’expertise apportée auprès des établissements pénitentiaires souhaitant créer en leur sein des espaces mémoriels, dans la vulgarisation de l’histoire pénitentiaire auprès des universités et autres institutions partenaires, ainsi que dans l’enrichissement et la diversification des collections, en lien avec la politique impulsée par Sébastien Cauwel, directeur de l’Administration pénitentiaire, qui désigne le CRHCP comme le lieu privilégié et exclusif de préservation et valorisation du patrimoine historique pénitentiaire. Dans cette perspective, Sara Di Santo Prada a souligné que l’histoire fait aussi appel au présent et au futur, raison pour laquelle l’ÉNAP et l’Administration pénitentiaire se projettent désormais sur le projet de création du futur Musée de l’Administration pénitentiaire qui surgira au sein du Pôle d’histoire et de criminologie appliquée, dont un premier pas important a été constitué par le séminaire de travail qui s’est tenu les 28 et 29 novembre à l’ÉNAP, réunissant une cinquantaine de professionnels du monde des institutions publiques, culturelles et universitaires, afin de bâtir les orientations stratégiques en matière d’identité, valorisation et rayonnement de ce futur lieu de mémoire et culture pénitentiaire.
