Cette rencontre a rassemblé un millier de participants, en présentiel et en distanciel, et a permis de mettre en lumière l’importance d’une approche pluridisciplinaire et internationale, ainsi que les dispositifs innovants mis en œuvre pour traiter cette question sociétale.
Les 47 intervenants dont 18 experts internationaux (chercheurs, praticiens et responsables de structures), de disciplines et expériences variées, ont pu apporter, d’une part, une grille de lecture et de compréhension du phénomène des violences conjugales où s’articulent l’histoire sociale du problème et les expériences personnelles des auteurs et, d’autre part, une analyse des pratiques professionnelles mises en œuvre au sein de différentes structures de prise en charge et de plusieurs pays (Québec, République Dominicaine, Suède, Croatie, Espagne, Portugal, Belgique, Ecosse, en sus de la France). Ces échanges ont ensuite été synthétisés dans un rapport final par le professeur Jean-Charles Froment, chargé de mission auprès du directeur de l’administration pénitentiaire.
Emmanuel Razous, directeur adjoint de l’administration pénitentiaire, nous a fait l’honneur de l’allocution de clôture, en soulignant notamment l’importance de ce type d’évènement pour favoriser les dynamiques de réflexion et d’action sur un tel sujet. Il a également souligné la politique volontariste de l’administration pénitentiaire sur cette thématique illustrée par différents points :
- la mise en œuvre de dispositifs de prise en charge renforcée des auteurs de violences conjugales ;
- la vigilance accrue dans la prise en charge des auteurs et le développement d’actions collectives ;
- le soutien massif des actions de formation continue spécifiques à l’intervention auprès des auteurs de violences intrafamiliales, proposées au niveau interrégional ;
- le pilotage de dispositifs expérimentaux de prise en charge des auteurs de violences conjugales ;
- le recours au bracelet antirapprochement, grâce à la coopération internationale et plus spécifiquement européenne ;
- la mise en place de recherches évaluatives, de nature à mettre en lumière la pertinence des dispositifs déployés, tant au niveau national que local.
Ces journées internationales de la recherche en milieu pénitentiaire étaient précédées par une visite d’étude au profit des intervenants et invités étrangers représentant les administrations et écoles pénitentiaires mais également les réseaux (Work With Perpetrators, Red de Academias Penitenciarias Europa/America Latina) ou institutions (Conseil de l’Europe). L’évènement a également été enrichi du travail photographique de Camille Gharbi, qui est allée à la rencontre d’auteurs pour en recueillir les témoignages, et se sont achevées par la projection du film « Il reste encore demain » (2023) de Paola Cortellesi, qui a permis d’aborder ce sujet dramatique de manière poétique et avec un message d’espoir.