Charles Lucas est né en 1803. Juriste, il devient avocat à Paris en 1825. Il est nommé inspecteur général des prisons en 1830, puis président du Conseil des inspecteurs généraux des prisons. En1865, il cesse son activité professionnelle mais continue à suivre activement l’évolution des institutions pénitentiaires, rédigeant brochures et articles et assistant aux congrès pénitentiaires. (lien parcours Charles Lucas)
En 1826, il participe à deux concours littéraires sur la question de la légitimité et de l’efficacité de la peine de mort et se présente avec son livre Du système pénal et de la peine de mort. Il s’y affiche comme un farouche abolitionniste, s’appuyant sur l’idée philosophique d’inviolabilité de la vie humaine. Pour démontrer l’inefficacité dissuasive préventive de la peine de mort, il utilise les données de la statistique criminelle et les annales judiciaires.
Sa démonstration est brillante et remarquée : il remporte les deux concours et son ouvrage est traduit en plusieurs langues.
Lors du procès des anciens ministres de Charles X, Lucas adresse à la Chambre des députés une pétition, signée par d’éminents membres du barreau de Paris, réclamant la mise en place de deux réformes : l’abolition de la peine de mort et son remplacement par l’emprisonnement. Cette tentative sera certes infructueuse car il n’y a pas de consensus sur la peine de substitution et la réforme indispensable du régime pénitentiaire pour l’appliquer mais inspirera Victor Destutt de Tracy pour son second discours.
Charles Lucas poursuivra toute sa vie son activité abolitionniste, multipliant pétitions, articles, s’intéressant à l’évolution des législations étrangères, nouant des contacts dans toute l’Europe avec les souverains et ministres sensibles à ses arguments.
En 1867, il dépose une nouvelle pétition (« Un pas de civilisation ») pour la suppression de l’exécution publique des condamnés à mort. Pour lui, on n’aura ainsi ôté au peuple le goût du sang et à la guillotine son principal argument : l’intimidation.
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