Histoire & Patrimoine pénitentiaire

Congrès de 1872 à 1890

Cellule (dessin)

Consultez les congrés de Londres, Stockholm, Rome et Saint Petersbourg

Congrès pénitentiaire International de Londres 1872

LONDRES, du 3 au 13 juillet 1872


Le congrès de Londres se tient du 3 au 13 juillet 1872, au Middle Temple Hall, sous la présidence de Lord CARNARVON.

Il est organisé sur une proposition du gouvernement des Etats-Unis qui a désigné le Dr. Enoch C. WINES, secrétaire de la « National prison association of the United States », pour le préparer.

Cette initiative gouvernementale est une première : les gouvernements prennent conscience que la réforme des prisons ne peut réussir que s’ils interviennent par des mesures législatives appropriées. Le programme fut rédigé par un comité international composé d’un représentant de chaque nation participante (22 pays dont pratiquement tous les pays européens). Les participants à ce congrès sont hauts fonctionnaires dans l’administration des prisons, juges, professeurs de droit criminel, ou bien encore parlementaires manifestant un intérêt particulier pour les questions pénitentiaires. Au total, ce premier congrès international réunit 339 participants dont 193 britanniques et 81 américains.

 

Les actes sont publiés en anglais en un seul tome par Edwin PEARS, secrétaire du congrès. Ils forment alors le recueil le plus important de pièces relatives à cette branche du droit criminel comparé jamais publié : y sont réunies les réponses officielles à une série de questions sur l’état des institutions pénitentiaires dans les différents pays, sur les expériences et les observations qui ont été faites autant sur la répression que sur la prévention des crimes. Ces actes du congrès de Londres constituent « incontestablement un précieux dépôt de matériaux pour la solution de la grande question des moyens les plus efficaces pour protéger la société contre le crime » (p. 9). 

A signaler : une communication très riche sur la vie et les travaux de John Howard par le révérend Bellows de New-York (p. 739 – 796) ainsi qu’une présentation du système pénitentiaire français (p. 42-96).

Congrès pénitentiaire International de Stockholm 1878

STOCKHOLM (Suède), du 20 au 26 août 1878

Le Congrès est convoqué à l’initiative du gouvernement suédois. Délégués officiels des différents pays et membres de la Commission pénitentiaire internationale se retrouvent dès le 15 août pour préparer le déroulement du congrès. L’américain Wines, président de la Commission pénitentiaire internationale, en est l’organisateur principal et le président d’honneur, épaulé par M. Almquist, délégué du gouvernement suédois.

Le congrès s’ouvre le 20 août 1878. Les séances se tiennent dans le Palais de la noblesse (Riddarhuset). La langue officielle choisie est le français (à Londres, en 1872, l’usage de l’anglais avait posé problème pour certains membres du congrès). On compte 296 membres inscrits, dont 142 membres étrangers.

Par l’ampleur des questions traitées et le nombre des pays représentés, le congrès de Stockholm peut être considéré comme le premier véritable congrès international.

La France a largement contribué au retentissement de ce congrès, notamment grâce à l’ouvrage remarqué de MM. Fernand Desportes et Léon Lefébure sur « La science pénitentiaire au congrès de Stockholm » (1880).

 

Visites, conférences, expositions :

Le 25 août, une partie des membres du congrès visite la ville universitaire d’Upsal (visite des grands monuments, rencontre avec étudiants et professeurs). A l’issue du Congrès, ils visitent la colonie agricole pour mineurs de Hall. Une importante exposition est également organisée en l’honneur du Congrès, dans le pénitencier de Noormalm : elle présente les produits du travail des détenus dans les prisons du Nord.

Liste des questions abordées lors du congrès de Stockholm (1878)

Congrès pénitentiaire International de Rome 1885

ROME (Italie), du 16 au 24 novembre 1885

En novembre 1885, s’ouvre à Rome (Italie) le troisième congrès pénitentiaire international. Au même moment, Rome accueille le 1er Congrès international d’anthropologie criminelle (16-23 novembre 1885). La tenue parallèle de ces deux congrès permet rencontres et échanges entre congressistes, notamment lors de visites communes.

Le congrès pénitentiaire international rassemble, dans le Palais des Beaux-Arts, 234 membres, dont 93 inscrits étrangers.

Les actes du Congrès de Rome firent l’objet d’une publication particulièrement riche, en 5 tomes (ceux de Londres n’en comptaient qu’un, et Stockholm, deux) reliés en 3 volumes.

 

Tome 1 :
Procès-verbaux des séances

Tome 2 :
1re partie :
Notices sur la réforme pénitentiaire et l’état des prisons au 19e siècle, par pays
2e partie :
Bibliographie pénitentiaire par pays

Tome 3 :
1re partie :
Monographies
Pensées et maximes sur la réforme pénitentiaire, recueillies lors du Congrès

2e partie :
Exposition des types de cellules (voir photo)
Exposition industrielle des produits du travail dans les prisons
Portraits, biographies et autographes
Fêtes et débats

Visites et expositions
Les congressistes ont notamment pu visiter la Casa di custodia (école de réforme pour mineurs) de Tivoli, la colonie pénitentiaire des Trois-Fontaines, et le pénitencier de Regina-Coeli, ainsi que l’école normale des gardiens-surveillants, fondée à Rome en 1873. Une excursion de 2 jours fut également organisée, à l’issue du congrès, pour permettre aux personnes intéressées de visiter les établissements pénitentiaires de Sardaigne.

A signaler
Les expositions organisées en marge du Congrès furent particulièrement remarquées, notamment celle reproduisant, grandeur nature, 28 modèles de cellules. Les reconstitutions minutieuses de ces cellules (avec mobilier, objets et mannequins) font l’objet d’une publication très complète dans les actes du Congrès dans le volume 3. Les actes reproduisent également dans ce même volume, la collection unique de portraits d’hommes et femmes illustres, présentée dans la galerie accueillant les séances générales du congrès.

Congrès pénitentiaire International de Saint-Pétersbourg 1890

SAINT-PETERSBOURG (Russie), du 3 au 15 juin 1890

Le Congrès de 1890 se déroule à Saint-Pétersbourg (Russie), dans la grande salle de l’assemblée de la noblesse. On compte 740 membres inscrits, dont 177 étrangers, représentant 26 pays.

Lors de ce congrès, en marge des séances officielles, on propose pour la première fois des conférences publiques, ouvertes à tous. Cette innovation traduit « la volonté de populariser les études pénitentiaires et d’éclairer l’opinion publique sur les questions relatives à la prévention du crime et au traitement des condamnés » .

Visites et expositions :
L’exposition pénitentiaire internationale organisée à l’occasion du Congrès au manège Michel présentait notamment les travaux des détenus. Des visites furent organisées pour découvrir les établissements pénitentiaires de Saint-Pétersbourg, Moscou et Helsingfors.

A signaler
Ce congrès fut également l’occasion de commémorer le centenaire de la mort de John Howard. Un concours international fut notamment proposé par le gouvernement russe sur le thème : « Le rôle John Howard dans l’histoire de la réforme pénitentiaire ». Les actes du congrès reproduisent les publications couronnées (volume 5, pp. 97-275).

Liste des questions abordées lors du congrès de Saint-Pétersbourg (1890)

Médaillon 1890