telier du Cirap : « Que nous apprend le traitement québécois des jeunes délinquants ? » par Nicolas Sallée, Professeur de sociologie à l’université de Montréal

Atelier du Cirap : « Que nous apprend le traitement québécois des jeunes délinquants ? »

Publié le : 10/07/2023

Atelier du Cirap : « Que nous apprend le traitement québécois des jeunes délinquants ? » par Nicolas Sallée, Professeur de sociologie à l’université de Montréal

Ce lundi 3 juillet se tenait un atelier du Cirap (centre interdisciplinaire de recherche appliquée au champ pénitentiaire) animé par Nicolas Sallée, Professeur de sociologie à l’université de Montréal sur le thème : « Que nous apprend le traitement québécois des jeunes délinquants ? ».

Résumé : Cette conférence s’est appuyée sur une enquête menée à Montréal (Québec, Canada) sur les mutations du traitement des jeunes délinquants depuis le milieu des années 1990, qui a donné à la parution récente du livre Sous la réhabilitation, le contrôle. La justice des mineurs au 21e siècle (Québec, PUQ, 2023). La justice des mineurs québécoise a cela d’instructif, y compris pour des agents dédiés au traitement de justiciables adultes, qu’elle constitue à plusieurs égards l’un des exemples-type d’une « justice actuarielle », telle qu’elle se déploie actuellement dans les pratiques professionnelles de la probation en France (usages d’outils standardisés d’évaluation des risques de récidive, prééminence croissante des thérapies cognitivo- comportementales, modèle RBR, etc.). Cette conférence visait à tirer des enseignements à la fois politiques, pratiques et professionnels de ce modèle controversé. D’un côté, Nicolas Sallée a montré que ce modèle a participé d’une politique globale, et inspirante, de décarcération, visant à sortir des impasses d’une forme de paternalisme carcéral qui a marqué, à des degrés divers selon les pays, l’histoire des systèmes de justice des mineurs à travers le monde : si les jeunes étaient enfermés, c’était (supposément) pour leur propre bien. De l’autre, le Professeur de sociologie a montré qu’il accentue, auprès des jeunes les plus précarisés et les plus stigmatisés, une logique de contrôle qui met à l’épreuve la temporalité longue dans laquelle s’inscrivent les pratiques d’accompagnement vers les sorties de délinquance.

 

Atelier du Cirap : « Que nous apprend le traitement québécois des jeunes délinquants ? » par Nicolas Sallée, Professeur de sociologie à l’université de Montréal