Atelier du Cirap : « L’expérience et les représentations des auteurs de violences conjugales : du détournement de leur responsabilité à la délégitimation de la justice pénale ».

Atelier du Cirap : « L’expérience et les représentations des auteurs de violences conjugales : du détournement de leur responsabilité à la délégitimation de la justice pénale ».

Publié le : 29/03/2023

Ce jeudi 16 mars, le Cirap (centre interdisciplinaire de recherche appliquée au champ pénitentiaire) proposait un atelier sur le thème : « L’expérience et les représentations des auteurs de violences conjugales : du détournement de leur responsabilité à la délégitimation de la justice pénale », par Marie Delaunay, chercheure post-doctorale en sociologie.

Résumé : Les auteurs de violences conjugales sanctionnés à la réalisation d’un stage de responsabilisation élaborent un discours dans lequel ils ajustent les normes sociales sur les violences et leur statut judiciaire. Pour saisir les mécanismes de cette normalisation, on interroge les déclinaisons de l’injonction à la responsabilisation dans les stages et les modalités d’évaluation de cette ambition. Les représentations de ces justiciables sont structurées par des techniques de neutralisation par lesquelles ils analysent leur violence. Leur interprétation de la procédure pénale est guidée par des rapports de genre et de classe. Ces rapports sociaux provoquent des formes d’adhésion et de contestation à la justice et influencent, en définitive, la transformation de leurs représentations sur les violences.

Décentrer le regard par la comparaison internationale offre l’opportunité de réfléchir à ses propres pratiques. Cet atelier du Cirap permettait d’aborder la prise en charge des auteurs de violences telle qu’elle se décline dans le contexte social et pénal suédois. Cette comparaison permettant d’évoquer les études internationales qui évaluent l’efficacité des programmes de prise en charge. Si beaucoup de ces recherches ne valident pas l’efficacité des programmes, voire soulignent les effets contre-productifs de certaines formules, peu d’entre elles n’invalident totalement leur efficacité non plus. Cette controverse résonne avec l’actualité française et la progressive structuration des centres de prise en charge des auteurs de violences (CPCA).